Un psychologue pour les étudiants de l'UCLy
La santé mentale est un enjeu de plus en plus important pour les étudiants. Pour répondre à ce besoin de soutien, Ludovic Caron a rejoint le Pôle Santé de l’UCLy en novembre 2023 en tant que psychologue. Il propose des entretiens de 35 à 40 minutes gratuits accessibles à tous les étudiants sur rendez-vous, le jeudi après-midi et le vendredi matin. Il nous explique son travail et son ressenti après ses premiers mois à l’UCLy.
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mis à jour le 24 octobre 2024
UCLy
Quelles ont été tes premières impressions du travail à l’UCLy ?
Ma première impression c’est d’avoir eu beaucoup de demandes, beaucoup de rendez-vous, beaucoup d’attentes. Je n’ai pas vu de profils particuliers. Je m’attendais peut-être à recevoir plus d’étudiants en psycho, ou moins d’étudiants en école de commerce…Mais en réalité c’est une demande très variée, au travers de tous les cycles et toutes les formations.
Mon bureau est un espace ressource au sein de l’université. Les étudiants qui viennent me voir n’expriment pas forcément un besoin de prise en charge à long-terme. Ca peut être la première démarche avant de se lancer dans les propositions de soin en ville. La plupart des étudiants viennent avec leurs questions. Les rendez-vous durent de 35 à 40 minutes, et on fait beaucoup de choses. On est dans le très concret, très vite.
Du coup j’essaye de penser les choses pour avoir beaucoup de disponibilité, et une accessibilité très facile et très rapide. L’objectif est de proposer des rendez-vous dans les deux semaines qui suivent une demande.
Avec un psy, confidentialité garantie !
Au sein de l’université ou non, les consultations avec un psychologue sont un moment important et sensible. Les entretiens avec Ludovic Caron restent donc toujours 100 % confidentiels, et son bureau à l’UCLy est conçu pour que les étudiants n’aient pas à se croiser entre les consultation
Quelles sont les différence entre l'université et ta pratique habituelle ?
C’est une évolution de l’approche que j’ai en cabinet, ou j’ai plutôt travaillé avec des adultes. C’était une de mes motivations d’avoir ce temps de travail auprès d’un public étudiant avec une dynamique différente. L’autre particularité c’est le travail en équipe, avec un médecin, une coordinatrice de la mission handicap, une infirmière et une sage-femme au sein du Pôle Santé. Cet espace de ressources est une chance pour les étudiants de l'UCLy. Je ne me souviens pas d’avoir eu ça dans mon propre cursus.
Dans le cadre de l’université il faut faire la différence entre plusieurs publics. D’un côté il y a des étudiants qui ont des problématiques très lourdes, pour lesquelles il faut s’inscrire dans une proposition de soin. De l’autre, beaucoup ressentent simplement un besoin de parler ou font face au stress des examens. Pour cette raison, je donne la priorité à la disponibilité.
Enfin, une partie que j’avais sans doute sous-estimée, c’est le ressenti des idées noires, des envies suicidaires… C’est assez présent et là aussi cela demande une évaluation assez précise. Il ne faut surtout pas passer à côté de quelque chose de grave.
Le pôle santé de l'UCLy
Aux côtés de Ludovic Caron, le Pôle Santé est composé d’une médecin de prévention (Dr Marie-Charlotte Bourdel), d’une infirmière (Sonia Rezzik), d’une chargée de mission handicap (Angélique Hénault et d’une sage-femme (Mathilde Ritz). Alicia Canova, assistante de direction, est votre contact privilégié. Le Pôle Santé mène toute l’année des actions de sensibilisation et de médecine préventive.
Quelle est l’importance du soutien psychologique pour les étudiants ?
La période entre 17 et 25 ans est l’âge de la stabilisation psychique. In sort de l’adolescence et c’est une période de structuration. C’est donc un âge charnière, ou il est important d’être soutenu, mais aussi un virage à ne pas rater. Malheureusement pour les étudiants que j’ai rencontrés, il reste encore un peu cette idée que si on va voir le psy, c’est parce qu’on est fou… C’est aussi d’actualité dans le discours des parents : ‘Fais du sport et sort avec tes amis, ça ira mieux !’ Donc ce que j’explique souvent c’est qu’à cet âge, s’il y a raison d’être inquiet… Il faut être inquiet.
Heureusement la santé mentale est de moins en moins un tabou, c’est devenu un sujet pour les étudiants. Ils prennent conscience du monde dans lequel on vit. Ils doivent faire avec une société construite et artificielle. J’ai beaucoup d’échanges quasi-philosophiques avec des étudiants, sur l’évolution de notre société. Aujourd’hui, le psychisme humain est soumis à un stress intense, à une logique de productivité et de compétition. Ça commence dès les études ! Donc il faut aussi déconstruire l’idée que si on ne réussit pas, on n’a pas de valeur. Ce qui me paraît important, c’est de rappeler que le cabinet d’un psychologue est un lieu d’accueil ouvert, sans jugement. Mieux vaut venir pour rien que de ne pas oser venir du tout !