Les évolutions du métier de traducteur

Les pratiques et les métiers se numérisent, les compétences autrefois plébiscitées deviennent facilement accessibles, les progrès technologiques et notamment le développement de l’intelligence artificielle, ne cessent de nous surprendre… Pour autant, les métiers de la traduction ne sont pas remplacés, bien au contraire : la place de l’humain reste centrale. Ces professions doivent savoir évoluer pour répondre aux nouvelles exigences du marché. Cela implique de nouvelles façons d’appréhender ces activités et, surtout, de nouvelles façons de les enseigner aux professionnels des langues de demain.

Nous vous expliquons comment les métiers de la traduction ont évolué et pourquoi ils restent une orientation professionnelle de premier choix pour faire valoir vos compétences en langues étrangères.

Qu’est-ce qu’un traducteur ?

Le profil du traducteur a évolué et son métier aussi. L’intelligence artificielle y est effectivement pour beaucoup, mais elle n'a pas à être une évolution subie ! Les formations ont évolué pour former des professionnels capables de tirer profit des progrès numériques, sans perdre de vue la valeur ajoutée de l'humain.

Le métier de traducteur fait aujourd'hui ainsi référence à tout un ensemble de professions : post-éditeur, localisateur multimédia, adaptateur, entre autres. La mission initiale du traducteur demeure inchangée : il s’agit toujours de transposer un texte écrit dans une langue vers une autre langue. Pour cela, le traducteur peut utiliser des outils de traduction assistée par ordinateur (TAO), qui lui feront gagner un temps précieux et lui permettront de se concentrer sur les choix qu'il doit faire comme professionnel :

  • prendre en compte les subtilités culturelles du texte
  • adapter la traduction à un public spécifique, notamment le style
  • tenir compte du cahier des charges spécifiée par le client
  • intégrer des expressions issues du secteur.

Un traducteur a donc des compétences langagières, mais aussi des connaissances socioculturelles, des domaines de spécialisation et une capacité à s’immerger rapidement dans le contexte de son projet de traduction. Il est également responsable d'une chaîne complète de prestations : de la relation avec le client jusqu’à la validation de la qualité de sa prestation. Il est donc amené à gérer des projets multilingues en s’adaptant au contexte culturel du projet et en coordonnant des équipes.

Impact de la technologie sur le métier de traducteur 

Avec l’apparition des nouvelles générations de logiciels de prétraduction automatique, s’appuyant sur l’intelligence artificielle, les compétences du traducteur ont commencé à être questionnées. L’ESTRI a donc été proactive en repensant ses modèles d’enseignement pour y intégrer de nouveaux environnements technologiques et de nouveaux usages. S'inscrivant dans la complémentarité entre l’automatisation et les compétences humaines, ces nouvelles pratiques permettent notamment de bénéficier de la rapidité d’exécution de ces logiciels, tout en y apportant les valeurs ajoutées propres à l’humain, telles que :

  • son esprit d’analyse et critique : pour s’assurer de l’exactitude du message véhiculé, décider du bien-fondé de l’usage d’un terme plutôt qu’un autre, etc.
  • sa capacité d’adaptation : pour prendre en compte des éléments de contexte dont la traduction automatique ne peut pas encore avoir conscience comme le cahier des charges des clients, les spécificités du support, les objectifs du livrable, le public visé, le contexte culturel, les nuances, le registre, les expressions, etc.
  • son intelligence en tant que « biolangagier » : pour humaniser davantage le contenu « robotisé » traduit par le logiciel, en contrôlant la qualité du rendu et en évaluant ses choix pour les corriger, les optimiser, les enrichir, et produire une version du texte dans sa langue qui est de qualité, sur le fond et sur la forme.

Il faut toutefois garder en tête que l’utilisation des logiciels de traduction automatique grand public (et gratuits) peut, dans certains cas, poser problème. On cite généralement :

  • leurs performances limitées
  • l'absence de paramétrages adaptés à des projets spécifiques ou à des domaines de spécialisation
  • les problématiques de confidentialité et de droits d’auteur des textes à prétraduire, etc.

Tous ces points démontrent que la traduction automatique et le travail du traducteur humain n’entrent pas en concurrence dès lors que l’on attend un résultat professionnel. La traduction reste de ce fait un vrai métier, gage de qualité, de sérieux du travail effectué et de rigueur du professionnel. La technologie ne remplace donc pas les traducteurs, elle leur permet de se consacrer à ce que eux seuls peuvent amener au projet de traduction.

Secteurs d'activité dont les besoins sont de plus en plus croissants

S’il n’est pas toujours évident de choisir les domaines dans lesquels se spécialiser, certains secteurs affichent des besoins de plus en plus croissants et sont donc à privilégier, notamment :

  • L’industrie de la localisation informatique et multimédia : pour l’adaptation et la traduction de supports numériques de toutes sortes, dans les domaines logiciels et matériels, par exemple, ou encore dans l'industrie florissante du jeu-vidéo.
  • L’industrie technique : aéronautique, automobile, télécommunications, robotique, audiovisuel, environnement, etc., où la connaissance du domaine et du jargon extrêmement techniques est particulièrement recherchée.
  • Le secteur juridique privé et public : vos connaissances permettront de cerner les nuances des mots employés et de traduire avec plus de précision des contenus complexes liés à la réglementation nationale et internationale.
  • Le domaine médical : les enjeux de la traduction pharmaceutique et vétérinaire sont très importants et tout contresens peut être lourd de conséquence. L’humain devra donc systématiquement vérifier la production de l'intelligence artificielle pour pallier les erreurs éventuelles.
  • En communication et marketing : il ne s’agit pas seulement de traduire un mot, mais bien de transposer un concept ou un jeu de mots dans une autre langue, en tenant compte des expressions existantes et interprétations socioculturelles des mots.

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